Comment dépasser la résistance au changement ?
Vous est-il déjà arrivé de ne pas retrouver l’un de vos produits habituels dans une grande surface ?
De le chercher, de tomber sur des produits similaires de la même marque, mais qui n’ont pas la même apparence et de vous retrouver baigné dans l’incertitude ?
Dans ce genre de moment, il est difficile d’éviter la crise de panique en plein super marché bondé.
Vous aviez mis du temps à trouver le produit qui vous convenait. Chez vous, votre produit et presque vide, et si vous n’en prenez pas, vous allez en manquer. Il suffirait d’en prendre un autre me direz vous, mais c’est plus complexe que ça.
Comment choisir alors que vous êtes dans l’urgence, la panique, et que vous ignorez l’effet des produits sur vous une fois que vous les utiliserez ?
Les médecins décrivent nos difficultés face au changement comme une problématique. Je dirais que le fait que tout change en permanence autour de nous est une problématique!
Un changement est un peu comme une petite mort de quelque chose, qui laisse place à de l’inconnu.
Dans la nature, le changement est permanent. Tout évolue, avec le rythme des saisons, la croissance naturelle des arbres, les cycles de migration des animaux, les transformations des paysages… Sans cesse, les fleurs fanent pour laisser place à un fruit. Le fruit, ensuite, laissera place à la graine qui donnera peut-être ensuite un arbre.
Mais dans le monde de notre société actuelle, les choses ne sont pas comme ça. Ce n’est pas une évolution, quelque chose dans la continuité qui évolue. La fleur se fane pour laisser place au néant et n’existera plus.
Comme avec toute mort, un chemin de deuil est alors à faire.
Pour une personne non-autiste, ces chemins de deuil sont tellement rapides que cela passe inaperçu, ou bien peuvent se conclure par un « bon, tant pis » sans grandes conséquences. Un « Il faut s’y faire » peut parfois leur suffire pour tourner la page.
Pour une personne autiste ou ayant une hypersensibilité émotionnelle, les chemins de deuils sont d’avantages visibles. Les changements nécessitent un vrai temps d’adaptation. La plupart des étapes en deviennent visibles à plus ou moins grande échelle (choc, déni, négociations, colère, dépression). C’est cette visibilité qui dérange les personnes autour de nous qui nous condamne au lieu de nous accompagner.
Qu’est-ce qu’un chemin de deuil ?
Lorsque l’on parle de « chemin de deuil », cela signifie que la personne ayant subi une perte doit passer par différentes étapes pour arriver à s’en remettre émotionnellement.
Voici donc les différentes étapes :
– Le choc ou la perte : concrètement, c’est ce qui se produit au moment de l’annonce de la perte. Ou, dans le cadre du changement, lorsque l’on comprend que les choses ne sont plus comme d’habitude.
– Le déni : notre cerveau ne réalise pas encore tout à fait l’ampleur de la chose. On a la sensation que c’est encore présent, tout prêt de nous.
– La colère : On s’énerve et on en veut à la terre entière à cause de la douleur de la perte. On ne comprend pas pourquoi c’est arrivé ou ce qu’on a fait pour que l’on nous enlève ça.
– La négociation : On se dit que peut-être, il y a un autre moyen pour l’obtenir, que ce n’est pas vraiment perdu pour de bon, et on cherche tous les moyens possible pour contourner cette sensation et retrouver ce qui nous était si cher.
– La dépression : On se dit qu’il n’y a plus aucun espoir, que sans ça, notre vie est foutue et qu’il n’y a plus rien à faire. Les larmes viennent bien souvent faire leur apparition à ce moment-là.
Reprenons l’exemple du produit que vous recherchez dans un magasin :
La perte: Je me rends compte que mon produit habituel n’est pas en rayon. Il y en a un autre à sa place.
Le déni: Je me dis que j’ai mal vu, qu’il est là mais que je ne le vois pas.
La négociation: Je pense qu’ils ont dû le déplacer, je le cherche dans tout le rayon et demande au vendeur si il en reste en réserve, peut-être dans un autre magasin, ou même quand ils vont en recevoir d’autre..
La colère: Je maudis le système de surconsommation qui passe son temps à vouloir se renouveler.
La dépression: Quelques larmes de tristesse pour lui dire au revoir pour de bon.
L’acceptation: Je pends conscience que la vie ne s’arrête pas à un produit et qu’il faut tout de même aller de l’avant.
Lorsque l’on pose ces questions aux vendeurs, à l’accueil ou à un responsable, cela peut nous faire passer pour des personnes pointilleuses, voir hystériques par moment, car ils ne comprennent pas l’importance qu’un simple changement de produit peut avoir pour nous. Nous avons simplement besoin que les informations soient claires afin que nous puissions trouver le courage d’affronter l’inconnu au travers de ces nouveaux produits. Nous cherchons à avoir le plus d’informations possibles pour calmer nos craintes et faire passer le plus rapidement possibles les étapes du deuil que nous vivons.
Malheureusement, peu de gens parviennent à le comprendre et prennent le temps de nous écouter au lieu de nous condamner.
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L’inconnu, sortir de la zone de confort
La zone de confort est décrite comme ce qui nous est familier et dont on a l’habitude. Il s’agit de ce qui nous rassure dans ce qui constitue notre vie, peu importe l’échelle. Du shampoing que nous mettons aux lieux ou personnes que nous fréquentons, elle se constitue de tout ce qui ne nous semble pas « hostile » au premier abord. L’inconnu quant à lui, est effrayant, car nous n’en saisissons pas tout les aspects ou toutes les conséquences. Il nous est donc bien plus facile de rester dans le confort que nous connaissons plutôt que de prendre des risques et de tomber sur des choses qui ne nous conviennent pas.
Cette idée est très bien exprimée dans le film d’animation « Les Croods« où tout ce qui est inconnu est considéré par les personnages comme extrêmement dangereux et pouvant causer à mort.
(Bande annonce « les Croods » cliquez ici)
L’instinct de survie primaire serait-il donc plus développé chez les personnes autistes plutôt que chez les non-autistes?
Ou serait-ce simplement nos sensibilités qui seraient plus accrues ainsi que nos émotions d’avantages ressenties?
Je pencherais pour la seconde option. Nous vivons ce qui nous entoure avec d’avantage d’intensité.
Le choc, la peur de l’inconnu sont donc des choses qui nous affectent particulièrement si bien que nous ne savons pas toujours quelle est la bonne façon de réagir. Pour d’autres, ce qui nous dérange n’est peut-être qu’un détail, alors que pour nous, c’est un immense changement.
Il nous est parfois reproché de ne rien ressentir, parce que nous ne réagissons pas aux mêmes stimuli que notre entourage. Bien au contraire, ce que nous ressentons est décuplé, mais ce ne sont simplement pas les mêmes choses qui nous affectent, et notre corps ne sait pas toujours comment gérer les émotions qui nous envahissent.
L’audace, un atout pour votre vie
L’audace est la »Qualité de l’âme, qui incite à accomplir des actions difficiles, à prendre des risques pour réussir une entreprise considérée comme impossible » définition du site http://www.cnrtl.fr
L’audace est une qualité qui nous permet de dépasser les pertes, d’aller au-delà des limites que nous nous étions imposé. Elle nous aide à sortir de notre zone de confort et à favoriser notre adaptation au changement.
Comme l’on dit si bien » Est courageux celui qui affronte ses peurs, non pas celui qui est sans peur« .
Personne ne vous demande de ne pas avoir peur de ce qui vous entoure. L’important est votre capacité à y faire face et à affronter la situation. L’inconnu fait peur. Le changement engendre l’inconnu. C’est pour cela que les changements sont aussi difficiles pour nous.
La prise de conscience de ces processus de deuil à chaque perte face au changement, en passant par l’observation de nos ressentis permet de mieux y faire face. Nous comprenons d’avantage ce qui nous arrivent et appréhendons d’avantage les situations. C’est une démarche audacieuse qui nous permet de dépasser notre « résistance au changement ». Nous ne sommes plus seulement des victimes de ces situations, car nous développons un contrôle sur notre façon d’y réagir. Face au choc, nous devons nous arrêter et étudier nos réactions afin de mieux les comprendre et de continuer à avancer.
À chaque fois que l’on vit ce genre d’épreuve, nous sortons de notre zone de confort. Nous sommes donc, nous, autistes, des personnes audacieuses et courageuses qui devons sans cesse sortir de notre zone de confort pour nous adapter au monde qui nous entoure. Ne condamnez pas ceux qui sont dans ces processus face au changement. Ils ont simplement besoin d’être un peu rassuré pour pouvoir les accepter plus facilement.
Je vous invite à laisser un commentaire afin de partager votre vécu et de tous le courage dont vous avez fait preuve pour dépasser votre résistance au changement.
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