Qu’est-ce que le syndrome d’asperger ? Partie 1 sur 2

Qu’est-ce que le syndrome d’asperger ? Partie 1 sur 2

Autisme.

 

Un mot dur, associé à un handicape, avec un passif lourd pour ceux qui y sont étrangers.

Dans les faits purement cliniques, l’autisme est le mot employé pour désigner une particularité neurodéveloppementale, ou une anomalie dans la structure du cerveaux pour faire plus simple.

C’est un développement différent, plus qu’un handicape à mes yeux. Comme je le disais dans la première partie de cet Article : nous naissons autistes. Nous ne le devenons pas. L’autisme n’est pas une maladie, et on ne peut pas en guérir ( le seul moyen serait de changer de cerveau ! )

Je vais donc consacrer la majorité de mon blog au syndrome d’asperger.  Les gens atteint de ce syndrome sont, concrètement, des autistes parlant. Je pense tout de même que ce que je vais dire s’applique aussi aux autistes non parlant, bien qu’ils n’aient pas la capacité de l’exprimer.


Le syndrome d’asperger répond à la règle de la triade autistique incluant :


1- Des Troubles de la communication social

2- Les Centres d’intérêts restreints

3- Des Gestes Stéréotypés


Afin de poser un diagnostique de TSA, il faut retrouver ces 3 caractéristiques .


D’autres troubles peuvent se rajouter tel que :

  • L’hypersensibilité sensoriel (hyperacousie, intolérance à la lumière etc…)
  • L’hypersensibilité émotionnelle
  • Certaines dys. (dyslexie, la dyspraxie, …)

Cette liste est non exhaustive.

 

1 . Les troubles de la communication sociale

 

Comme je l’ai expliqué dans mon précédent article : avoir le syndrome d’asperger, c’est comme avoir la culture d’un autre pays. C’est percevoir et imaginer le monde différemment des autres. Avec une bonne rééducation, ces troubles peuvent être beaucoup moins visibles, ils n’en restent pas moins réel pour la personne qui les vit.

 

Pointing up Afin de mieux comprendre, voici quelques exemples de la vie de tous les jours:


« Salut, ça va »

Nous pouvons dire bonjour, tous les matins en arrivant au bureau,

et entendre tous les jours « Salut, ça va ? ».

Tous les jours commencer à répondre à la question, et devoir se rappeler tous les jours que ce n’est qu’une question rhétorique.

Lorsque je travaillais en open space, la phase du « bonjour » tous les matins était vraiment épuisante. Lorsque j’arrivais à mon poste de travail, je devais prendre du temps pour me remettre de cette séance.

On a eu beau m’expliquer que c’est ainsi que l’on dit bonjour, je ne comprends toujours pas le principe de poser une question sans attendre de réponse, même par politesse.

Dire « bonjour », c’est poli. Saluer les personnes qui sont dans la pièce où nous arrivons, c’est poli aussi. Par contre, demander si « ça va » et tourner le dos sans attendre la réponse, pour ma part, c’est de l‘impolitesse.

C’était un exemple de ce que je nommerai : la politesse/impolie/qui se veut polie. Thumbs down

 

Le souci du détail

Nous avons le souci du détail. Des fois, il est difficile pour certain d’entre nous de ne pas dire quand une personne neurotypique se trompe, ou a oublié une précision.

La personne neurotypique parle de manière plus globale et moins précise qu’une personne neuroatypique. L’Aspie, ayant moins de filtres sociaux qu’une personne neurotypique ne saura pas se retenir de parler.

Pour la personne neurotypique, ça fait un peu « étrange » d’avoir une personne qui, en plein milieu de la conversation, vient en permanence rajouter des précisions qui lui paraissent superflue, mais qui ne le sont pas pour la personne neuroatypique.

 

Les blagues

Il est courant de dire qu’une personne autiste n’a pas le sens de l’humour.

Et pourtant !

Si !

Nous avons de l’humour.

Il est juste un peu en décalage avec le milieu social traditionnel.

Nous ne nous rions pas de la même chose, ou sur les mêmes sujets. L’humour qui vise des l’humiliation des personnes ne me font absolument pas rire (les chutes par exemple).

Par contre j’adore les jeux de mots, ou les « blagues de geek » sur des séries ou de la pop culture.

En société, lorsque tout le monde rit, et que nous sommes les seule personne qui n’ayant pas compris ce qu’il y avait de drôle, cela nous fait passer pour des rabats-joies.

Tant pis!

Voila un exemple flagrant de « devoir de socialisation » que l’on nous demande : rire quand ce n’est pas drôle pour se faire des amis.Thumbs down

Oui, l’intégration est une bonne idée. Mais arrêtons d’en faire une priorité !

Il y a tant de chose a vivre plus important, comme nos passions !

 

2 . Centre d’intérêt restreint


Nos passions !

Centre moteur de nos vies !

Source principal de notre épanouissement ! Thumbs up

Souvent contrariées durant notre enfance, oubliées durant notre vie adulte.

Heureusement, pas toujours. Nous pouvons aussi faire le choix de repartir à leur découverte.

Ce sont des choses, des domaines qui nous nous passionnent, duquel nous pourrons parler pendant des heures sans jamais nous lasser, qui occupent régulièrement notre esprit et auquel nous offrons beaucoup d’intérêt, d’où leur nom : centre d’intérêt restreint.

Mon centre d’intérêt restreint est la psychologie, bien que je trouve ce mot un peu limitant au sens universitaire du terme.

En fait c’est le fait d’observer les gens et de chercher à comprendre le fonctionnement de cette boite noire ( le cerveau) qui me passionne.

Je ne comprenais tellement pas ce monde qui m’entourait, que j’ai cherché à étudier toute cette pièce de théâtre qui se jouait autour de moi.

Une telle passion peut toucher tous les domaines. Au début de son livre « le syndrome d’asperger », Tony Attwood décrit le petit Jack qui arrive à un anniversaire.

Jack est tellement pris dans sa passion pour les piles, qu’il se met à en parler dès son arrivée. Il en énumère les différentes catégories, il parle de sa joie d’avoir eu une pile en provenance de Russie, il en parle sans même se rendre compte qu’il dérange les autres personnes (un nouvel exemple de trouble de la communication sociale).

Cette passion, qui nous donne envie de la partager, peut être un frein à l’intégration sociale.

Mais peut être  aussi un vecteur d’épanouissement et de relation de qualité lorsque nous rencontrons des personnes aussi passionnées que nous par le sujet.

Pour cela, nous avons un outil fabuleux de nos jours à notre disposition :  internet . Thumbs up

Et lorsque nous arrivons à faire de nos passions un outil pour pouvoir en vivre, je trouve que c’est le summum de la réussite (bien que la réussite ai une valeur différente pour chaque personne).



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3 .  Les gestes stéréotypés


Il existe beaucoup de formes de stéréotypie en fonction de l’âge de la personne, de la sévérité du trouble et la capacité d’auto-maîtrise d’une personne.

Un geste stéréotypé est un geste répété sans but précis.

Il peut par exemple s’agir de « flapping » ( la personne agite ses mains sous le coup de l’euphorie par exemple) ou même de balancement, mais chaque personne peut avoir des gestes stéréotypés plus ou moins visibles qui leur sont propre.

Pour ma part,  il est facile de voir lorsque je suis en situation de stress social: je me pince le bout des doigts. Je me mets à le faire sans m’en rendre compte, et je peux m’arrêter une fois que j’en pris conscience.

C’est une belle preuve de corrélation directe entre émotions et gestes stéréotypés.

Certain de ces gestes peuvent aussi avoir pour utilité de canaliser notre mental duquel nous pouvons parfois nous sentir prisonnier.

 

 

Une personnes avec le syndrome d’asperger rencontre ces difficultés dans sa vie de tous les jours , sans que sa souffrance ne se voit de l’extérieure.

C’est pour cela qu’il est appelé l’handicap invisible.

Il nous est tout à fait possible de nous sentir bien comme nous sommes, sans essayer de nous faire passer pour quelqu’un d’autre, en faisant abstraction de ce que nous renvoie notre entourage de notre différence.

 ….à bientôt pour une seconde partie !

 

Si cet article vous a plu, je vous encourage à le partager.

 

Image de Qimono