Etes-vous vraiment dépressif? Comment en finir avec l’étiquette de la dépression quand on a le syndrome d’Asperger
« Vous êtes en colère ? C’est normal, vous faites une dépression. »
« Vous ne supportez rien ? Les anti-dépresseurs, c’est ce qu’il vous faut ! »
STOP !
Avant de parler de dépression, je pense qu’il est urgent de vous demander si la vie que vous vivez vous correspond vraiment !
Lorsque j’ai reçu mon diagnostic du syndrome d’asperger, la première question que j’ai posé à la psychologue en face de moi a été :
« Mais je ne comprends pas. On m’a diagnostiqué dépressive depuis l’âge de 15 ans. Est-ce une erreur de diagnostic ? »
Sa réponse fut d’une telle logique que je ne comprends pas pourquoi je n’y avait pensé moi-même :
« Vous vivez en permanence en sur-stimulations sans avoir la possibilité de vous reposer quand vous avez besoin. Prenez n’importe qui, faite lui subir la même chose et il serra catalogué dépressif comme vous l’avez été. »
Les choses sont alors devenues évidentes pour moi.
En effet lors de fatigue extrême, tout le monde développe des symptômes de la dépression :
- Perte de plaisir
- Plus de motivation à rien
- Énergie au plus bas
- Forte anxiété jusqu’à l’angoisse
- Hyper-émotivité
- Envie de pleurer
- Crise de nerfs
- Troubles du sommeil
- Idées noires
- Dévalorisation
Les symptômes de sur-stimulations, non écoutés, peuvent naturellement aboutir à une dépression. Les pleurs alors sont fréquents dû au mal-être que cela produit. C’est souvent à ce moment-là que les médecins font le choix de médicamenter la personne sans chercher d’autres solutions ou origines à ces symptômes.
En tant qu’Asperger, nous avons une partie de ces symptômes naturellement. Je pense surtout à l’anxiété.
Une personne avec le Syndrome d’Asperger ressent de l’anxiété 80 % du temps. Elle doit donc apprendre à vivre avec tout en diminuant ses effets.
Dans le milieu social, nous sommes hyper-stimulé et cela nous fatigue beaucoup. Si nous n’avons pas la possibilité de nous reposer au moment où nous en avons besoin, la fatigue et le stress deviennent tels qu’ils sont ingérables.
Je ne dis pas que toutes les dépressions des personnes touchées par le syndrome d’Asperger sont due à la fatigue, nous sommes juste des personnes particulièrement fatigables.
Voici les 2 questions à vous poser pour identifier quoi changer dans votre vie pour sortir de la case « dépression » des médecins :
1ère question : quelles sur-stimulations vivez-vous ? Les causes de votre fatigue physique et mentale.
Identifier vos sur-stimulations
· Devenez un bon enquêteur
Il faut que vous partiez à la recherche de vos émotions, ressentis. Identifiez le début d’un agacement, d’une nervosité ou d’une frustration par exemple…
Il faut bien identifier les différents facteurs de ses ressentis pour permettre la mise en place d’actions à la fois moins coûteuses (en temps et en énergie) et plus efficaces.
Pour cela il est nécessaire de:
– Reconnaître ses limites
– Identifier les sources de stimulations principales extérieures
– Identifier ses hypersensibilités
N’hésitez pas à pousser l’investigation !!
Voici quelques exemples de questions à vous poser:
Quel effet à sur vous le fait d’être dans un groupe ?
Est ce que vous en supportez le bruit ?
Êtes-vous frustré de ne pas réussir à rentrer dans la conversation ?
Est-il plus facile pour vous de communiquer en face à face ou par téléphone ?
Le fait d’aller au cinéma est-il agréable ? Dans quelle circonstance ?
Pensez toujours à :
- Accepter de ne pas faire comme tout le monde
- Je ne le dirais jamais assez : adapter sa vie à soi
- Se reposer à sa manière : la solitude peut être une vraie bénédiction
- Quand cela est possible : 1 h de socialisation ou d’hyperstimulation pour 1h de solitude dans le silence
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2éme question : Passez vous assez de temps avec vos passions ? La façon de redonner une motivation à votre vie
Nos passions (aussi appelées centres d’intérêt restreints) sont très importantes pour nous car elles nous permettent de nous sentir vivant.
Lorsque nous sommes trop fatigués par nos vies de tous les jours (travail, famille, parler à des gens…) nous n’avons plus de temps à leur consacrer.
En effet, dés que nous avons un peu de temps pour nous, nous le passons à nous reposer.
Il nous est souvent répété de ne pas nous centrer sur nos passions, que ce n’est qu’un détail sans importance, au point que nous oublions parfois qu’au contraire, cela devrait être une de nos priorités.
On nous pousse à la dévalorisation, et nous nous sentons souvent « pas assez bon » pour nous autoriser à l’aimer.
Souvent, nous ne sommes même pas pris au sérieux par notre entourage qui ne voit ça que comme une lubie de notre part.
Les blessures de l’enfance peuvent elles même être un frein au développement de notre passion, nous interdisant de les pratiquer.
Il vous faut identifier quelles sont les domaines qui vous passionnent, duquel vous pourriez parler pendant des heures sans jamais vous lasser, qui occupent régulièrement votre esprit et auquel vous offrez beaucoup d’intérêt.
Si vous avez la sensation que rien ne vous passionne aujourd’hui, il est urgent d’aller chercher ce que vous aimiez faire et à quoi vous portiez de l’attention durant votre enfance et votre adolescence. Souvent nos passions cachées se trouvent dans ces années là.
Quels étaient vos rêves ? Quels métiers vouliez vous faire ?
Quels sports ? Instruments de musique ?
Activités extra scolaire ?
Nos rêves d’enfant sont les plus révélateur.
Il peut y avoir aussi votre famille, vos enfants et d’autre choses qui peuvent être importantes pour vous.
Néanmoins, vos passions font parties de vous et si vous n’y consacrez pas assez de temps, vous prenez le risque de vous perdre et de ne pas être en accord avec vous-même.
Quelles actions concrètes devez vous mettre en place pour vous retrouver et éradiquer les symptômes de la dépression ?
Ces actions sont à effectuer quotidiennement pendant au moins 3 semaines afin de voir les premiers résultats et qu’elles deviennent des habitudes de vie.
Action 1 : Ecrivez !
Tous les matins, écrivez 3 pages.
Sur ces 3 pages, écrivez tout ce qui vous passe par la tête.
Vos envies, vos rêves, vos colères, vos peurs, vos joies, votre passé, votre enfance, vos aspirations pour le futur, absolument tout sans retenue.
Ces pages d’écriture sont une manière de vous reconnecter à votre identité, et de vous décharger de tout ce qui encombre votre esprit…
Action 2 : Donnez-vous le droit !
Donnez vous le droit :
- D’aimer votre passion
- De consacrer du temps à votre passion
- De penser à votre passion
- De la partager votre passion (blog, YouTube, forum…)
- De vous reposer
- …
Donnez vous le droit par vous même (car personne ne le ferra à notre place).
Vous êtes responsables de votre bonheur. Tant que vous attendrez une validation de l’extérieur, la déception et la frustration seront présentes.
Par contre si vous avancez vers ce qui vous fait du bien, vers ce que vous aimez, et qui vous correspond, 2 phénomènes se produisent :
- la Prise d’autonomie
- le Renforcement de la confiance en soi
Action 3 : Prenez du temps pour vous !
En plus des pages d’écriture du matin, vous devez prendre 5 à 15 minutes du temps de votre journée pour vous détendre.
Passez 5 min à écouter de la musique douce.
Faites une séance de relaxation
Savoir se détendre n’est pas quelque chose d’inné, ça demande un apprentissage.
Déjà, arrêtez de courir, d’affronter tout et tout le monde. 5 minutes sans vous battre, c’est déjà bien.
Il se peut que vous le fassiez déjà. Mais le faites-vous avec l’intention de vous détendre ?
Vous devez vous dire, à vous-même « ces 15 prochaines minutes sont pour moi afin de me détendre. »
Cette simple phrase vous permet de mettre un but au temps passé à vous détendre, et améliore grandement la qualité de ce temps de repos, vous permettant de vous focaliser sur le but à atteindre : la détente.
Ensuite, écoutez ce que votre corps a à vous dire durant ce temps de pause volontaire :
Manifeste t-il de l’impatience ?
Arrivez-vous a bien vous détendre ?
Qu’est-ce qui se passe en vous ?
Mettre des mots sur ses ressentis est essentiel pour apprendre à se connaître soi-même.
La connaissance de soi permet de mieux vous adapter afin de réussir à vivre la vie qui vous fait du bien.
En travaillant en conscience sur chacun de ses points pendant au moins 3 semaines, il est possible de diminuer fortement les symptômes de la dépression jusqu’à les faire disparaître.
Le bien être se travaille tout les jours au travers de petites actions jusqu’à devenir de nouvelles habitudes de vie.
Je vous invite m’envoyer un message afin de partager vos ressentis lors du temps passé avec vous-même. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir de vous répondre.
Pour voir la retranscription vidéo de cet article, dans le cadre de mon défi, objectif conférence:
Photos du site pixabay:
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Encore merci pour cette page sur nous même.
Bien que mon esprit et mon corps me réclamer c’est moment de solitude et de méditation,
Je l’ai négligé car mon train de vie me menait à toujours courir.
Depuis que je reprends du temps pour moi , en nature et solitaire.
Ainsi que mes 15 bonne minute le matin,
A regardé le lever de soleil, à sentir une rosé fraîchement tombé avec les senteurs de l’herbe mouillée.
Un café fument.
J’ai bien l’impression que une partie de mon tresse disparaît est plus optimiste pour passer ma journée.
Et je dirais plus en paix et détendu.
Que ça fait du bien de vous lire ! Je découvre tout juste votre blog, une pépite.
Je n’ai pas encore de diagnostic de tsa mais je m’y retrouve énormément. J’ai appris à poser mes limites et à m’écouter depuis peu, et j’ai eu la sensation d’être heureuse et d’avoir de l’estime pour moi pour la première fois de ma vie, en prenant enfin du temps pour moi sans culpabiliser, en arrêtant de me forcer au niveau social, en apprenant à me connaître et à apprécier ma compagnie. C’est comme si je sortais d’une dépression de plusieurs années, simplement en étant moi-même, en tombant le masque et en osant dire non. Seulement ce n’est pas une dépression en effet, c’est un épuisement du à la suradaptation au monde qui nous entoure. Aprés 2 mois de bonheur il a fallu que je passe un weekend entouré de monde et paf, retour à la déprime, j’ai mis (je mets) plusieurs jours à m’en remettre. Envie de ne rien faire, aucune motivation, culpabilité et crises de larmes. Je suis en train de me remettre dans le rythme qui me fait du bien, yoga, infusion et lecture au soleil, écouter le chant des oiseaux au petit matin et essayer de me remettre sur mes études à domicile au plus vite.
Je ne ferai plus l’erreur de ne pas prendre de pause dans les contextes sociaux, 1h de surtimulation pour 1h de solitude, c’est un super conseil, merci !
Il ne faut pas se sentir gêné-e, même si ça peut sembler bizarre, c’est important pour notre équilibre, et c’est important de montrer aux autres que ces besoins de calme, de pause, existent, pour mieux les faire accepter. J’arrête la suradaptation, j’affirme mes besoins dans le respect de moi-même et des autres 🙂
Encore merci pour cet article et le blog en général, belle découverte !