Sexe et autisme: les difficultés de la femme asperger dans les relations intimes !

Sexe et autisme: les difficultés de la femme asperger dans les relations intimes !

 

 

La difficulté éprouvée par les personnes aspergers lors de relations intimes est un sujet bien moins abordé dans la littérature spécialisée que ce que je pensais.

On trouve facilement des écrits sur la façon dont aime une personne asperger, mais rien sur leur sexualité. Que se soit par pudeur ou par oubli, je pense que c’est un manque important pour la vie des aspergers.

Avoir un trouble du spectre de l’autisme (TSA) rend la relation avec l’autre complexe. Les problèmes de communication et les précautions à prendre envahissent la relation.

Ici, je vais parler majoritairement de la femme asperger, parce que j’en suis une moi-même. Une partie de mon discours peut cependant s’appliquer aussi aux hommes aspergers, bien qu’ils ne soient pas la cible de l’article d’aujourd’hui.

 

I – la femme asperger est avant tout… une femme.

aspergirl

 

La femme asperger est une femme différente dans son fonctionnement. Elle pourra tout à fait, si elle le désire, se mettre en couple ou devenir mère. Néanmoins, sur certains points, ce qui s’applique aux autres femmes s’applique aussi à elle.

 

a) Le tabou de la sexualité féminine

 

Dans notre société, la sexualité féminine est taboue. Pourtant, je pense qu’il est important d’en parler afin de permettre aux femmes de s’épanouir.

La femme se laissant aller au plaisir charnel est souvent perçu comme sale. Les mentalités semblent évoluer peu à peu, mais beaucoup sont celles qui restent bloquée par cette image et qui se retrouve frustrée et blessée dans l’intimité. Il est important pour les femmes de découvrir leur corps dans l’intimité, et d’apprendre à se comprendre. Il en va de leur santé mentale.

Parler de la sexualité permet de décomplexer sur le sujet, et de faire en sorte que les femmes se rendent compte que non, elles ne sont pas seules à vivre certaines difficultés ! Que d’autres femmes vivent la même chose qu’elles et qu’elles peuvent les conseiller.

En parler permet aussi d’éduquer les filles, comme les garçons, de façon à ce que les contacts dans l’intimité se passent pour le mieux.

 

b) Le cas du consentement.

 sexe et asperger

La vision du consentement est autant un problème pour la population masculine que féminine car l’éducation sur le sujet n’existe quasiment pas. Beaucoup pensent, par exemple, que ne pas dire non veut dire oui. Pour cela, reprenons la définition du mot consentement :

 

« Action de donner son accord à une action, à un projet ; acquiescement, approbation, assentiment : Il a agi avec mon consentement. »

Dans cette définition, le consentement est bien une « action de donner son accord », une action, pas un non-dit !

 

Beaucoup ont aussi recourt à la culpabilisation pour obtenir ce qu’ils veulent. Il y a des phrases qui doivent vous alerter sur le danger de votre relation comme :

  • « Laisse-toi faire, tu verras tu vas aimer »,
  • « si tu m’aimes vraiment, tu dois me laisser faire ça » ou même
  • « Tu vas pas me laisser comme ça ! ».

Ces phrases, basé sur l’idée que le rapport dans l’intimité est un devoir ne permette pas le consentement!

Le consentement n’est valable que si l’autre et vous-même avez toujours la possibilité de dire non, peu importe votre genre ou votre sexe.

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Chacun a le droit d’aimer ou de ne pas aimer quelque chose ou quelqu’un.


Personne n’a le droit d’imposer. Ni le droit de juger.

 

Pour certaines d’entre nous, les sentiments ou la crainte nous empêchent de nous défendre face à ces personnes qui nous culpabilisent.

 

C’est d’autant plus vrai pour les personnes asperger, due à leurs hypersensibilités émotionnelles et à leurs troubles de la communication sociales. Le syndrome d’Aperger nous empêche de nous défendre face a ces personnes qui nous culpabilise.

 

Parfois le « non » est prononcé clairement, l’autre personne insiste et prend un « non-dit » pour un « oui ».


Il est alors fort probable que la personne victime de ce comportement ai mal vécu ce qui s’est passé. Elle peut ressentir une sensation très désagréable d’avoir été abusé, voir violé. L’autre, du à son manque d’éducation sur le consentement, aura pourtant la sensation d’avoir été dans son bon droit.

Nous imaginons trop souvent qu’un viol est seulement la nuit dans une ruelle sombre par un parfait inconnu et accompagné de violence physique. Mais beaucoup de personnes du quotidien blesse, les autres, notamment les femmes, sans en avoir réellement conscience.

Je vous mets en bas de cet article quelques liens sur la notion de consentement, ainsi que sur les viols conjugaux afin que vous puissiez vous renseigner.

 

 



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II – Pourquoi la femme asperger souffre particulièrement de sa sexualité


La femme asperger n’est pas une femme comme les autres. En effet, lorsque l’on commence à comprendre comment fonctionne une personne avec le syndrome d’asperger, il est plus facile de comprendre que son rapport à l’autre n’est pas facile à appréhender. La femme asperger est plus sensible, physiquement et émotionnellement, et elle vit tout avec bien plus d’intensité. Malheureusement, ce n’est pas toujours à son avantage.

 

a) Des comportements mal interprétés

 femme asperger

La femme asperger, pour survivre en société, a appris à ce comporter socialement. Par contre, ses comportement sociaux ne sont pas toujours adapté à la situation, et peuvent donc être très mal interprétés !

 

Le premier dont je voudrais parler est l’indifférence.


Ne sachant pas comment montrer son intérêt, la femme asperger peut parfois avoir un comportement totalement indiffèrent, alors qu’elle porte de l’intérêt pour quelqu’un. Ce comportement peut aussi découler de fausse croyance ou de mode de pensée tel que « il faut que la femme soit inaccessible, sinon, c’est une fille facile ». Ce genre d’idée peuvent malheureusement être prise au pied de la lettre pour une personne autiste. La femme autiste souffrira donc indirectement de ce comportement, car il lui serra difficile d’établir un contact privé avec une autre personne.

Rappelez-vous que la femme asperger ne maîtrise pas ou peu les codes de société, elle ne peut donc pas montrer son intérêt de la même façon que les autres. Vous pouvez essayer d’entrer en contact avec elle, mais si vous êtes repoussé, n’insistez pas. Rappelez vous du consentement abordé plus haut.

 

Le second comportement de la femme asperger pouvant être mal interprété est le côté « trop sympa ».

 

Parfois, la femme asperger n’aura pas de comportement indifférent vis à vis des autres. Elle peut se montrer particulièrement ouverte à la discussion et attentive, des comportements souvent mal interprété comme de la drague. Comme elle semble s’intéresser particulièrement à la personne, certains semblent croire qu’elle souhaite plus qu’une simple relation d’amitié, ou une simple discussion polie. La naïveté naturelle de la femme asperger et ses problèmes de compréhension des sous entendu peuvent la mettre dans des situations très désagréable qu’elle n’aura même pas vu venir.

 

Comment vous assurer que cette personne « trop sympa » veut vous draguer ?

 

Commencez par observez si elle a un comportement similaire avec les autres personnes présente, et poser la question directement de façon courtoise. L’Asperger ne comprendra pas si vous lui demandez de façon détourné, alors, n’essayez rien avant d’être sûr de ses intentions. Cela vous évitera de la blesser intentionnellement.

Cette situation est d’autant plus vraie dans le cadre des soirées ou des boites de nuit. Même si ce n’est pas leurs endroits de prédilections, il arrive que des femmes aspergers parviennent à supporter la musique dans ces lieux, et fassent l’effort d’y accompagner leurs amis.

 

La femme asperger ne saura pas comment ajuster son comportement en fonction du lieu.

 

De simples règles de politesses comme sourire lorsqu’on nous sourit, ou répondre lorsque l’on nous parle, prennent un tout autre sens dans ces lieux. Dans ces lieux, ces gestes peuvent être pris comme des invitations et l’autorisation d’aller plus loin alors que ce n’était pas l’intention de l’asperger.
Même en étant informé, la femme asperger aura du mal à ajuster son comportement.

Bien souvent, elle ne comprendra qu’avec du recul pourquoi l’autre entretenait la conversation.
Elles doivent, en permanence, faire attention à ce qui paraît être évident pour les autres afin d’éviter de se mettre en danger.

 

 

b) Le besoin d’attention particulière dû à ses hypersensibilités.

 femme asperger

Le syndrome d’asperger est bien souvent couplé avec des hypersensibilités sensorielles et émotionnelles. Cela signifie que la femme asperger est bien plus sensible au niveau de certains de ses sens, comme le touché par exemple, et de ses émotions.

 

Le fait d’avoir un sens hyper développé signifie également être submergé d’informations sensorielles en permanence, que notre cerveau ne parvient parfois pas à gérer.

 

Le touché, même en caresse, peut faire vraiment mal, et les sensations trop forte peuvent être vécue comme vraiment désagréable.

L’hypersensibilité émotionnelle quant à elle, fait que la femme asperger est très sensible aux comportements et réactions de son partenaire. Voir qu’il ne comprend pas toujours ce qu’elle veut dire, ou qu’il se montre trop insistant pour des choses qui ne lui plaisent pas la blesseront vraiment. La femme asperger ne fait pas de caprice, encore moins dans l’intimité. Les plaintes sont réelles et ne sont pas à ranger dans la case exagération, ou pire « hystérie ».

 

De ces hypersensibilités, réelles, je vous le rappelle, découle la sensation d’agression.


Lors d’un rapport consenti mutuellement, il faut un équilibre entre l’écoute de son désir et celui de l’autre pour arriver à mettre en place un niveau de satisfaction mutuel équilibré.
Néanmoins, lors de rapport intime avec une femme asperger, cela devient plus compliqué.
Une pratique qui excite peut-être vécu comme une agression pour l’asperger. 

 

Cette souffrance est souvent vécue en silence de peur que s’il ajoute des remarques encore plus blessantes que l’acte en lui même.

 consentement

Comme par exemple, qu’on lui dise que c’est encore elle le problème, et qu’elle exagère.

Cette sensation d’agression est une chose courante lors de nos relations sociales. Elle fait partie de nos vies de tous les jours.

Que se soit dans les plaisanteries de nos amis, dans la queue d’un supermarché, dû au bruits dans la rue ….

 

Chaque jours, nous prenons sur nous.

Mais dans l’intimité, nous devenons vulnérables. Les blessures sont plus profondes, et plus difficiles à guérir.

Alors, vous, personnes non autiste, si vous êtes en train de regarder cette vidéo, je m’adresse ici à vous directement.

S’il vous plaît, lorsque vous tomber sur l’une d’entre nous, ravaler votre fierté et osez admettre que vous êtes parfois maladroit. Vous n’avez pas besoin de sortir vos grands air. Nous vous apprécions d’avantages lorsque vous êtes vous même. Nous voulons simplement que vous nous aidiez à faire la différence en vous, qui avez de la bonne volonté, et les prédateurs sexuels dont les femmes aspergers sont les victimes favorites.

 Voici une vidéo pour bien comprendre l’hypersensibilité :

c) Pourquoi la femme asperger est-elle la cible des prédateurs sexuels ?

 prédateur sexuel

Je défini comme prédateurs sexuels les hommes qui veulent être avec des femmes pour leurs corps, et qui sont prêt à des moyens peut scrupuleux pour y arriver.

La femme asperger est naïve. Elle a tendance à croire ce que l’on lui raconte, les attentions, les regards. Elle de déduit par les intentions cachés derrière les gestes et ne sait pas comment différencier la gentille personne qui l’aime vraiment, du prédateur.
Comme tout le monde, elle a envie d’être aimé. Lorsque la personne en face lui dit exactement ce qu’elle a envie d’entendre, il lui est difficile voir impossible de se protéger. Les relations sociales peuvent nous être utile dans ce genre de cas, car certaines personnes nous préviendrons des mensonges, ou du comportement coureur du prédateur, mais ce n’est pas toujours le cas.

 

Alors, comment s’en protéger ?

 

La plupart du temps, la femme asperger finira par développer une méfiance envers les autres personnes, et ira même jusqu’à renoncer de se lancer dans de nouvelles relations.
Est-ce vraiment la seule solution ? Je pense que non.

J’ai découvert un livre pour aider à contrer ce phénomène :

« Soyez femme, pensez comme un homme » de Steve Harvey.

 

Le principe de ce livre est simple, expliquer en détails le fonctionnement et les comportement de l’homme non autiste dans le cadre d’une relation. Ce détail est important pour la femme asperger qui ne comprend pas ces mécanismes naturellement. Ce livre explique notamment quelles sont les questions à poser pour connaître les intentions de la personne en face de nous, et comment s’assurer qu’elle s’intéresse bien à nous (et pas juste à ce que peut lui apporter notre corps).

Je ne vois pas ce livre comme la réponse ultime pour trouver la relation parfaite, mais comme un guide.
Il permet de comprendre les mécanismes d’une relation, et de se protéger des individus toxiques. C’est utile pour toute les femmes, pas uniquement les femmes aspergers !

La sexualité chez une femme asperger est un sujet complexe, qui ne peut être résumé en quelques phrases. Malheureusement, elle se retrouve bien souvent contrarié chez la plupart d’entre nous.

 

Freud disait que la sexualité est un passage obligé pour l’extériorisation de nos pulsions.

Par contre, je pense sincèrement qu’il vaut mieux ne pas en avoir que de la subir!

 

J’espère que cet article vous aura aidé dans la compréhension de la fragilité de ce sujet chez une femme asperger, et aura aider certains d’entre vous à se montrer plus ouvert à leur égard.

 

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