Les 4 clefs pour bien vivre avec son hypersensibilité sensorielle

Les 4 clefs pour bien vivre avec son hypersensibilité sensorielle

 

Tout d’abord, c’est quoi une hypersensibilité sensorielle ?

Avoir une hypersensibilité sensorielle signifie le fait d’avoir un ou plusieurs sens hyper développés. Sur le papier, vous pouvez vous dire que c’est super cool, un peu comme une forme de super pouvoir. En réalité, pas tout à fait.

Le fait d’avoir un sens hyper développé signifie également être submergé d’informations sensorielles en permanence, ce que notre cerveau ne parvient pas toujours à gérer.

Une personne ayant le syndrome d’asperger a souvent des hypersensibilités, sans en avoir toujours conscience.

Nous sommes née comme cela. Sans élément de comparaison, nous pouvons croire que tout le monde ressent les choses comme nous et ne pas comprendre que cela provoque de l’énervement et de la fatigue que n’ont pas les autres.

 

Principe général :

neurone

Que ce soit, l’ouïe, la vue, le toucher, l’odorat, ou le goût, le principe reste le même. Lorsque les hypersensibilités sont multiples, cela fonctionne de la même façon.

  1. Les terminaisons nerveuses sont en surnombre.
  2. Le cerveau n’a pas la capacité de trier les informations reçues.

Tout ce qui se rapporte à ces sens est vécu de manière disproportionnée et particulièrement difficile à supporter pour la personne qui possède l’hypersensibilité.

Il est cependant possible de faire abstraction, pendant un temps.

A petite dose on peut limiter les effets que la sur-stimulations de nos sens peut avoir sur nous.

Cependant, cela nous fatigue énormément, et lorsque nous sommes trop épuisés, cela provoque crises d’angoisse et de violentes pertes de repères.

 

 

L’hyperacousie comme exemple

oreilleSi cette particularité permet à certains d’entre nous d’avoir l’oreille absolue, l’hyperacousie peut être handicapante au point de nous empêcher d’aller faire des courses au supermarché par exemple, le bruit des gens, des caisses enregistreuses, des annonces au haut-parleur ou de la musique de fond étant trop présent pour que l’on puisse le supporter.

Pour détecter l’hyperacousie, le meilleur moyen reste la mesure de la vibration du tympan.

Le tympan d’une personne hyperacousique a une trop grande amplitude de vibration par rapport à la norme. Le son provoque alors des douleurs très vives, et dans la plupart des cas les sons aigus amplifient le phénomène.

Au niveau cérébral, l’inhibition naturelle permet en temps normal de filtrer les sons qui parviennent à notre oreille pour les transformer en information compréhensible. 

Or pas dans ce cas, tous les sons arrivent au même niveau, les mélangeant lorsque nous les percevons.

La personne touchée par le syndrome d’Asperger et hyperacousique ne peut alors pas entendre une personne lui parler au milieu d’un bruit de foule ou dans un restaurant bruyant, voir même lorsque la télé est allumée en arrière-plan chez son entourage, tous les bruits lui parvenant de la même façon sans qu’il ne puisse les dissocier pour faire abstraction du bruit environnant.

Il devra alors tenter de faire un effort supplémentaire, quand cela est possible pour tenter de comprendre ce que l’on lui dit.

Pour donner une idée de ce qu’un hyperacousique ressent, vous pouvez vous imaginer marcher dans la rue avec le son de 4 téléviseurs branché sur 4 chaînes différentes, avec le son à fond en permanence autour de vous.

 

Voici donc les 4 clés pour vous permettre de bien vivre avec votre hypersensibilité :

 

 

1er clef :  Bien identifier son hypersensibilité:

 

loupeIl est important de comprendre de quoi il est question.

Souvent, il n’est pas évident de comprendre que ce que nous ressentons est vraiment différent de ce que ressentent la plupart des gens.

Des gens de mon entourage m’ont souvent dit, lorsque j’exprimais ma difficulté à rester dans un lieu à cause du bruit : « Oh mais fait un effort ! C’est pareil pour tout le monde ! »

Pareil pour tout le monde?

 

Vraiment?

 

Lorsque ce genre de phrases est prononcé, le premier réflexe est de se renfermer sur nous même, et de nous demander si nous n’exagérons pas un peu…

Pourtant, il faut bien garder à l’esprit une chose : Seul un professionnel et nos ressentis peuvent déterminer si nous sommes hypersensibles.

Notre entourage n’est pas expert dans le domaine, nous n’avons donc pas à l’écouter quand il cherche à minimiser la valeur de ce que nous ressentons.

Comme je l’ai déjà dit plus haut, il est difficile de comprendre que non, nous ne ressentons pas comme tout le monde et qu’il y a un problème puisque nous sommes nés comme ça.

Il est donc difficile de l’identifier.

Portez donc une attention particulière à ce que vous ressentez au sujet de vos sens pour identifier ce qui vous dérange particulièrement dans ce que vous percevez.

 

 

2éme clef : L’accepter:

 

accepter


L’hypersensibilité fait partie de nous.

Nous sommes nés avec, point. Je pense qu’il est important que vous le gardiez à l’esprit.

Même si avoir une hypersensibilité peut être un inconvénient non-négligeable, elle peut aussi s’avérer être bénéfique.

Pour ma part, avec mon hyperacousie, faire des courses ou marcher dans la rue me stresse énormément vu que je ne filtre pas les sons.

En contrepartie, lorsque j’écoute de la musique (volontairement, et avec attention) j’arrive à apprécier chacune des notes qui sont émises.

J’apprécie d’entendre la différentiation des différents instruments ou rythmes à l’intérieur d’un même morceau.

Cela provoque une forme de plaisir intense couplé à mon hyper émotivité.

Une personne sans hypersensibilité ne peut pas accéder à ce genre de choses.

Si vous le pouvez, essayez d’identifier ce genre de plaisir que vous pouvez ressentir grâce à votre hypersensibilité.

Acceptez qu’elle vous prive de ce que peuvent se permettre les autres aussi, car forcer et vous faire du mal ne sert qu’à vous épuiser.

Arrêtez d’être en guerre contre ce que vous êtes.

L’acceptation de soi est le premier pas vers la confiance en soi.

 

 



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3éme clef : La désensibilisation :

 

cactus

Plus nous fréquentons une situation, plus elle devient supportable.

La désensibilisation pourrait être une alternative.

Il m’est arrivé de croiser sur certains sites des outils de désensibilisation du sens du toucher pour un enfant.

Cependant, je ne sais pas quoi en penser. Rajouter des stimulations à un enfant qui est déjà sur-stimulé est, à mon avis, lui rajouter un stress inutile et s’apparente davantage à de la torture qu’à une rééducation.

 

Puisque je n’ai pas trouvé d’étude prouvant l’efficacité de ce genre de technique, je ne les utiliserais pas personnellement sur mes enfants.

Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent donner de bon résultat si le thérapeute a été formé à notre particularité (c’est-à-dire, l’autisme et plus particulièrement le syndrome d’asperger).

La sophrologie peut aussi aider à diminuer fortement le stress dû à l’anticipation des situations et à mieux les appréhender.

Dans les faits, la désensibilisation, peu importe la technique utilisée, a des résultats variables en fonction des personnes traités. La disparition des troubles est un phénomène vraiment rare, mais une atténuation de la sensibilité est tout de même possible.

Mr Wolff

 

 

Dans la fiction, et plus particulièrement le film Mr. Wolff de Gavin O’Connor, le père d’un enfant autiste a opté pour la sur-stimulassions sur son enfant afin de l’immuniser aux situations de sur-stimulations. Cela reste cependant de la fiction.

 

 

 

 

4éme clef : Adaptez votre environnement à vous :

 

liberté

 

Une fois que l’on accepte sa différence, il est beaucoup plus facile de mettre en place des adaptations de son environnement et de changer ses habitudes.

Parfois, ces ajustements peuvent parfois surprendre notre entourage.

Pour ma part, je porte constamment un gros manteau de randonné en hivers pour être sûre de ne pas avoir froid, ou des chaussures fermées en été pour que mes orteils restent en sécurité et qu’elles tiennent bien au pied.

Ma meilleure amie m’a beaucoup charriée là-dessus bien qu’elle connaisse mes particularités, mais je me sens vraiment mieux ainsi. J’ai choisi de prioriser mon confort à l’opinion des autres.

Et c’est ce que vous devez faire.

Vous devez OSER être BIEN.

Oser faire ces adaptations qui nous soulage n’est pas toujours évident.

Mais dans un article précédent (vous le trouverez ici),  j’avais dit que le syndrome d’asperger c’était comme avoir une autre culture.

Si nous devons en plus de cela nous forcer à supporter les sur-stimulations, cela devient tout bonnement une torture que nous n’avons pas à nous infliger.

J’ai bien conscience que c’est difficile ! Cependant face à un tel désagrément, il y a 2 types de réactions possible:

 

1- Voir le mal partout, rejeter la faute de notre malaise sur les autres qui nous sur-stimules sans comprendre, sur la société qui ne fait rien pour nous et l’injustice de ce monde….. et tout autre raison que vous trouverez de votre malheur…

OU

2- Choisir de prendre votre vie en main et de faire de votre mieux pour faire les changements qui vous permettrons d’avancer et de vous sentir mieux. Autrement dit : prendre votre vie en main, et choisir de tout faire pour aller mieux.

 

Il arrive un moment dans sa vie d’adulte où l’on peut choisir d’être responsable de son bonheur.

Je n’ai pas l’intention de vous faire des promesses en l’air et de vous dire que tout se réglera comme par magie du jour au lendemain.

Par contre, si vous décidez consciemment de changer votre regard sur le monde en arrêtant de vous voir comme une victime, et en osant être vous, vous pourrez améliorer votre vie.

Parfois, il suffit simplement de petites actions qui peuvent faire la différence.

Porter un jogging à la place d’un jean parce qu’on en supporte mieux la matière par exemple, ou faire les courses le lundi parce qu’il y a moins de bruit, ou tout simplement utiliser le drive afin de ne pas entrer dans le magasin.

Sortez de l’idée que vous devez vous cacher et vous fondre absolument dans la masse.

Vous n’êtes pas sur ce blog pour apprendre comment bien paraître aux yeux de votre entourage et pour tenter de faire plaisir à tout le monde.

Vous déplairez toujours à quelqu’un de toute façon.

NON

Vous êtes ici sur ce blog pour apprendre à vous découvrir et pour oser vivre en accord avec vous même pour vous sentir bien.

Pour finir, je dirais que quelques soit votre hypersensibilité, elle ne doit pas nécessairement être un frein à votre vie, et qu’en vivant en harmonie avec elle et donc avec vous-même, vous pourrez changer radicalement de regard sur votre vie.

 

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 Pour voir la retranscription vidéo de cet article, je vous met le lien vers ma page youtube:

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